Lors de survie en milieu sauvage, la capacité à se nourrir est l’une des compétences les plus précieuses que l’on peut acquérir. Savoir chasser avec efficacité peut faire la différence entre la vie et la mort lorsque les ressources sont limitées. Mais, la chasse nécessite bien plus que la simple volonté de survivre : elle demande une connaissance profonde de la nature, une compréhension aiguisée des comportements animaux, ainsi que des compétences techniques bien affûtées. C’est précisément le propos de notre article : vous guider à travers le processus de création de pièges de chasse, une compétence indispensable à tout survivaliste.
Cependant, avant de nous lancer dans les détails techniques de la fabrication de pièges, il est important de mettre en lumière certaines problématiques liées à cette pratique. La chasse, en particulier la chasse au piège, est un sujet délicat qui soulève à la fois des questions éthiques et légales. C’est pourquoi notre guide commence par une réflexion sur ces aspects.
Le cadre éthique et légal
L’éthique de la chasse de survie
Il est important de distinguer la chasse de survie de la chasse sportive. Cette dernière est souvent réalisée pour le plaisir et peut entraîner des pratiques non éthiques, comme la surchasse. En revanche, la chasse de survie est une question de nécessité, pratiquée lorsque les autres moyens de subsistance ne sont pas disponibles. Cela ne signifie pas pour autant que tout est permis. Nous devons toujours respecter la vie animale et n’utiliser la chasse que comme dernier recours pour notre survie.
La légalité de la pose de pièges
Avant d’entrer dans les détails techniques, nous devons aborder la question de la légalité de la pose de pièges. Selon le pays et même la région où vous vous trouvez, la réglementation peut varier. Par exemple, en France, la chasse au piège est strictement encadrée et nécessite un agrément délivré par la préfecture. Aux États-Unis, les lois varient d’un État à l’autre, certains permettant la chasse au piège, d’autres l’interdisant ou la limitant fortement.
Il est donc crucial de vous informer sur les lois locales avant de vous lancer dans la pratique de la chasse au piège. En outre, notez que le non-respect de ces lois peut entraîner des sanctions sévères, allant de lourdes amendes à des peines de prison. Bien évidemment, si vous êtes coinçés dans la nature et que vous posez des piéges pour survivre, personne ne viendra vous coller un procès !
Les types de pièges et leur fonctionnement
Pièges de tension
Les pièges de tension, aussi connus sous le nom de pièges à ressort, sont probablement les plus couramment utilisés dans le cadre de la survie. Ces pièges utilisent la tension d’une branche ou d’une autre structure similaire pour piéger et immobiliser l’animal.
L’un des exemples les plus classiques est le piège à lapin, qui utilise une branche flexible, une corde et une gâchette simple pour capturer l’animal. Une fois que l’animal déclenche le piège, la tension libérée propulse l’animal dans les airs, le laissant suspendu jusqu’à ce que le chasseur arrive. Selon le Trapping Guide publié par l’Utah Division of Wildlife Resources, le taux de réussite pour ces types de pièges peut atteindre jusqu’à 60% si installés correctement.
Pièges à fosse
Les pièges à fosse sont une autre méthode populaire de chasse en milieu sauvage. Ils impliquent la création d’une fosse cachée où l’animal tombe et ne peux plus en sortir une fois qu’il a commencé à marcher dessus.
Le piège à fosse est aussi simple qu’un trou dans le sol couvert de branches et de feuilles pour le dissimuler. Mais pour des animaux plus gros, comme le cerf, des pieux peuvent être ajoutés pour assurer une capture efficace. Les pièges à fosse étaient couramment utilisés par les populations préhistoriques pour capturer des gros gibiers, avec une efficacité allant jusqu’à 80% pour les troupeaux de cerfs. Attention ces piéges sont tout aussi dangereux pour les humains !
Pièges à filet
Les pièges à filet sont particulièrement utiles lorsque vous essayez de capturer plusieurs petits animaux à la fois, comme les oiseaux ou les rongeurs. Ils consistent en un filet déclenché pour emprisonner les animaux une fois qu’ils ont activé le mécanisme du piège.
Ces types de pièges peuvent être extrêmement efficaces. Les pièges à filet, lorsqu’ils sont correctement placés et utilisés, peuvent avoir un taux de capture de près de 90%.
Fabrication de pièges
Comprendre le fonctionnement de divers types de pièges est la première étape, mais être capable de les construire soi-même est une compétence essentielle en matière de survie. Dans cette section, nous passerons en revue les matériaux nécessaires et les techniques à utiliser pour assembler vos propres pièges.
Choix des matériaux
Choisir les bons matériaux est une étape cruciale dans la fabrication de pièges. Les matériaux doivent être durables, capables de résister à la météo et suffisamment solides pour retenir l’animal que vous visez à capturer.
Des matériaux naturels tels que les branches, les pierres et les cordes faites de lianes ou d’écorces d’arbres peuvent être utilisés efficacement dans la construction de pièges. Selon l’US Army Survival Manual, les pièges construits à partir de matériaux trouvés dans la nature ont tendance à être moins visibles pour les animaux et augmentent donc les chances de succès.
Assemblage des pièges
Une fois les matériaux appropriés rassemblés, l’étape suivante consiste à assembler le piège. Le processus d’assemblage diffère selon le type de piège que vous construisez.
- Pour un piège à ressort, vous aurez besoin d’attacher solidement un morceau de corde à une branche souple et à votre gâchette. Le piège doit être réglé de manière à ce que la gâchette se déclenche facilement lorsque l’animal entre en contact avec elle.
- Pour un piège à fosse, vous devez creuser une fosse suffisamment grande pour capturer votre cible. La fosse doit ensuite être recouverte de manière à être bien camouflée. Si vous visez de gros animaux, vous pouvez ajouter des pieux au fond de la fosse.
- Pour un piège à filet, vous devrez créer ou disposer d’un filet de la bonne taille. Le filet doit ensuite être attaché à un mécanisme de déclenchement qui fermera le filet autour de l’animal lorsque celui-ci entrera en contact avec le déclencheur.
Dans tous les cas, il est important de s’assurer que les pièges sont bien camouflés et que le mécanisme de déclenchement est sensible.
Installation et utilisation des pièges
Un piège bien fabriqué n’est qu’une partie de l’équation. Où et comment vous installez votre piège peut avoir un impact significatif sur son efficacité. Dans cette section, nous discuterons des critères à prendre en compte lors du choix d’un emplacement pour votre piège et de la manière de l’installer correctement.
Choix de l’emplacement
Choisir le bon emplacement pour votre piège est une étape cruciale. Vous devriez chercher des signes de passage d’animaux, comme des traces, des excréments ou des marques de griffes. Selon une étude réalisée par l’Université de l’Idaho en 2021, les pièges placés sur les sentiers utilisés fréquemment par les animaux ont un taux de succès de 85% plus élevé que ceux placés au hasard.
De plus, le type d’animal que vous visez devrait également influencer l’emplacement de votre piège. Par exemple, les lapins sont connus pour emprunter les mêmes chemins régulièrement, tandis que les oiseaux sont plus susceptibles d’être capturés près de sources de nourriture comme les arbres fruitiers.
Installation correcte des pièges
Une fois que vous avez choisi l’emplacement parfait, vous devez installer votre piège correctement. Veillez à ce que le piège soit stable et bien camouflé. Le piège doit également être réglé de manière à se déclencher facilement lorsque l’animal entre en contact avec le déclencheur.
Enfin, l’orientation du piège est également importante. Selon une étude réalisée par le New York State Department of Environmental Conservation, les pièges orientés parallèlement aux sentiers des animaux sont 45% plus efficaces que ceux qui sont orientés perpendiculairement.
Contrôle des pièges
Une fois vos pièges installés, il est essentiel de les vérifier régulièrement. Cela vous permet de libérer rapidement toute prise, de réinitialiser le piège si nécessaire, ou de le déplacer si l’emplacement s’avère infructueux. L’Animal Welfare Act du Royaume-Uni recommande de vérifier les pièges au moins une fois par jour pour minimiser la détresse animale.