effondrement communications

Cyber-sécurité et communications dans un monde post-effondrement

Dans notre monde contemporain, le numérique occupe une place centrale dans presque tous les aspects de la vie quotidienne. Selon le rapport Digital 2023 de Datareportal, plus de 60% de la population mondiale utilise internet, avec une moyenne de plus de six heures passées en ligne chaque jour. Face à ce constat, la cyber-sécurité devient une préoccupation majeure. En effet, chaque jour, des milliers de cyberattaques ont lieu dans le monde, allant du piratage de comptes personnels à des attaques massives contre des institutions gouvernementales ou des entreprises privées.

Dans un scénario d’effondrement, les infrastructures numériques actuelles pourraient être gravement perturbées, voire totalement annihilées. Les coupures de courant, la dégradation des infrastructures de communication et les cyberattaques à grande échelle pourraient rendre l’accès à internet, tel que nous le connaissons, impossible. Pourtant, même dans un tel contexte, le numérique peut rester un outil essentiel pour la survie et la reconstruction.

Comprendre l’environnement numérique post-effondrement

L’effondrement peut prendre plusieurs formes, chacune avec ses propres implications pour le monde numérique. Il peut s’agir d’une panne de courant à grande échelle, laissant de vastes régions sans électricité pendant des semaines voire des mois. Une telle situation est loin d’être improbable ; en 2003, une panne de courant dans le nord-est des États-Unis et du Canada a laissé 55 millions de personnes sans électricité pendant jusqu’à quatre jours. En l’absence de courant, les serveurs qui maintiennent Internet en fonctionnement tomberaient rapidement en panne.

Le numérique repose sur un réseau complexe et interconnecté d’infrastructures, qui sont vulnérables en de nombreux points. Les serveurs Internet, les centrales électriques, les satellites de communication : tous ces éléments peuvent être perturbés par des événements allant des catastrophes naturelles aux cyberattaques. Selon l’Institut Ponemon, le coût moyen d’une cyberattaque pour une entreprise en 2021 était de 4,24 millions de dollars, un chiffre qui souligne la vulnérabilité de nos systèmes numériques.

Nous pouvons tirer des leçons de précédents événements perturbateurs. Par exemple, l’attaque WannaCry de 2017 a affecté des centaines de milliers d’ordinateurs dans plus de 150 pays, paralysant les hôpitaux, les entreprises et les infrastructures gouvernementales. Cela donne une idée de la rapidité et de l’étendue des dégâts qu’une cyberattaque peut causer dans notre monde interconnecté.

effondrement communications internet

Compétences et outils pour la cyber-sécurité

Dans un monde post-effondrement, la maîtrise de certaines compétences de cyber-sécurité sera essentielle. Cela comprend la cryptographie, qui est l’art de protéger l’information en la rendant incompréhensible pour ceux qui n’ont pas la clé de déchiffrement. Cela peut être aussi simple que l’utilisation de services de courrier électronique chiffrés, comme ProtonMail, ou de logiciels de messagerie sécurisés comme Signal.

L’anonymat et la protection de la vie privée seront cruciaux dans un environnement numérique post-effondrement, où l’information pourrait être une question de vie ou de mort. Des outils tels que les réseaux privés virtuels (VPN) et le réseau Tor peuvent aider à protéger l’anonymat en ligne. Par exemple, selon un rapport de Statista, en 2021, 27% des utilisateurs d’internet dans le monde utilisaient un VPN ou un service de proxy pour rester anonymes.

En plus des compétences et des principes de base, il est important de connaître certains outils spécifiques pour la cyber-sécurité. Cela comprend les logiciels antivirus, les pare-feux, et d’autres outils de détection et de prévention des intrusions. Pour la communication, les radios bidirectionnelles pourraient se révéler indispensables en cas de panne généralisée d’internet. Ces appareils permettent une communication directe, de personne à personne, sur de longues distances, sans dépendre d’une infrastructure centrale.

effondrement communications reseaux

Communication et coopération dans un monde post-effondrement

Dans un monde où les infrastructures numériques centralisées pourraient être perturbées ou inaccessibles, les réseaux ad hoc, créés par les utilisateurs eux-mêmes, deviennent cruciaux. Ces réseaux, également appelés réseaux maillés ou mesh networks, sont décentralisés et n’ont pas besoin d’une autorité centrale pour fonctionner. En 2017, lors de l’ouragan Maria à Porto Rico, un réseau maillé a été mis en place en quelques jours, permettant aux habitants de communiquer malgré la perte de 95% des infrastructures de télécommunication.

Il existe plusieurs technologies et outils qui permettent de créer des réseaux maillés. Par exemple, les appareils goTenna permettent de créer un réseau maillé pour les smartphones, permettant de communiquer même sans accès à internet ou à un réseau mobile. De même, des logiciels open-source comme BATMAN Advanced (Better Approach To Mobile Ad-hoc Networking) peuvent transformer des ordinateurs ou des routeurs ordinaires en nœuds d’un réseau maillé.

Il existe de nombreux exemples de communautés qui ont mis en place leurs propres réseaux maillés. À Détroit, aux États-Unis, le Detroit Community Technology Project a mis en place un réseau maillé pour fournir un accès à internet dans une ville où 40% des habitants n’ont pas d’accès à domicile. À Barcelone, en Espagne, le projet Guifi.net a créé un vaste réseau maillé qui compte désormais plus de 35 000 nœuds.